Les maladies infectieuses et les épidémies sont aussi vieilles que l’humanité elle-même. La vaccination, quant à elle, est beaucoup plus récente.
A la préhistoire, les maladies infectieuses ne font vraiment une percée significative qu’au néolithique, probablement à cause de l’apparition de la pratique de l’élevage, ainsi que l’augmentation et la sédentarisation de la population.
On a retrouvé des traces de tuberculose osseuse sur des momies égyptiennes vieilles de plus de 4.000 ans, et des stèles égyptiennes de cette époque montrent des individus avec des séquelles des séquelles de la polio.
La description du paludisme a été faite dès -2.700 Avant JC, par des auteurs chinois.
Plus récemment, l’histoire a gardé le souvenir des épidémies de peste, qui ont ravagé l’Asie et l’Europe à partir du Moyen-Age, en décimant directement parfois jusqu’à la moitié de la population d’un pays, et en causant des famines par manque de main d’oeuvre pour les cultures (conséquences économiques de la pandémie, déjà). La découverte du Nouveau-Monde s’est accompagnée d’une hécatombe parmi les populations indiennes, vierges de tout contact avec la variole et la rougeole transmises par les européens.
Si nos ancêtres ne connaissaient pas les « microbes », ils avaient constaté que les maladies se répandaient quand même souvent par le contact avec un malade ou un mort de cette maladie, ou bien par ses excréments ou ses vêtements. Et cela a servi de base aux premières guerres microbiologiques ! Animaux malades de la tularémie laissés dans les villages pillés pour contaminer la cavalerie ennemies par les hittites au Moyen-Orient vers -1350 avant JC. Projection de cadavres atteint de la peste par dessus les murailles d’une cité assiégée en Crimée en 1346, distribution de couvertures infectées par la variole à des tribus indiennes par un général américain au XIXème siècle.
Pendant des siècles, les maladies infectieuses ont constituées la principale cause de mortalité pour l’humanité. Peste, tuberculose, choléra, typhoïde, fièvre jaune, paludisme, variole, typhus, diphtérie, poliomyélite, rougeole, syphilis, rage, grippe (dont la grippe espagnole, qui a fait entre 50 et 100 millions de morts en moins de 2 ans).
La 1ère vaccination a été faite contre la variole en 1796, par le médecin anglais Jenner.
Puis ont suivi la vaccination contre la rage par Pasteur en 1885, et contre la tuberculose en avec le BCG de Camille et Guérin en 1921, après des décennies d’efforts. Les vaccinations contre de nombreuses autres maladies sont ensuite apparues rapidement.
C’est ainsi que la variole, qui a causé à elle seule plus de 9 millions de morts rien qu’au XVIII ème siecle a été complètement éradiquée. Que la poliomyélite, qui a causé la mort ou l’infirmité de plusieurs millions de personnes jusqu’à 1959 a presque complètement disparu, ne subsistant que dans de rares régions en conflit et donc inaccessibles à la vaccination. Que la rougeole, qui a encore fait 2.6 millions de morts en 1980, a vu le nombre de décès qui lui était imputable en France de plus de 90% entre 1980 et 2000.
La vaccination, ou plutôt les vaccinations ont profondément changé l’humanité, et ont relégué aux oubliettes les fléaux d’hier. Qui d’entre-nous a déjà vu un enfant paralysé par la polio, un mort de la rage, de la diphtérie, ou même de la rougeole ? En fait, les seuls cas qui apparaissent encore (isolés ou épidémiques) résultent d’une absence de vaccination, volontaire ou non. C’est ainsi que la diphtérie a resurgi en 1991 dans l’ex-URSS, et qu’il y a eu plusieurs épidémies de rougeole depuis 2018 à travers le monde, et même en France.
Ces maladies n’ont pas disparu. Il suffit que la politique vaccinale se relâche pour qu’elle réapparaissent…